Voici un sujet qui revient extrêmement souvent en séance !
Poser ses limites, c’est faire respecter son cadre de référence, ses valeurs, son corps, son intégrité, son énergie.
En bref, ne pas laisser l’autre empiéter sur notre espace sans avoir notre autorisation !
C’est loin d’être chose aisée car une majorité d’entre nous a plutôt été “éduquée” à faire plaisir à l’autre, à lui laisser la priorité et à se faire passer en dernier.
Et c’est ainsi que le cercle vicieux de la colère / frustration / tristesse / épuisement s’enclenche.
Jusqu’à parfois atteindre notre propre limite, qu’elle soit physique, énergétique et/ou émotionnelle. (vous savez, le fameux bout du rouleau…)
Il est alors déjà trop tard. Enfin un peu, car je suis persuadée que rien n’est fatalité et que nous avons toujours la main pour reprendre notre vie en mains, même quand notre petite flamme intérieure est très faible.
Comment poser ses limites : quelques exemples
- En tant que pro, c’est de savoir fermer sa porte ou décrocher son téléphone pour ne pas se laisser envahir par ses collègues ou les appels et pouvoir avancer à notre rythme
- C’est s’autoriser à respecter ses horaires de travail, même si la charge est importante, parce qu’on a déjà beaucoup donné
- En tant que parent, c’est se consacrer 5 minutes chaque jour pour faire une vraie pause pour soi – même si c’est à ne rien faire, à boire un café, à observer le ciel, ou dans les toilettes ! (comment ça, ça sent le vécu ?! ;-))
- C’est faire appel aux grands-parents ou à une baby-sitter pour s’octroyer un moment en couple quand on sent qu’on s’oublie
- C’est savoir dire non quand on se sent submergé.e par les sollicitations (invitations multiples, demandes de services à répétition, activité qui nous prend de l’énergie quand on est fatigué.e) et se mettre en retrait ou en pause pendant quelques jours
- C’est s’autoriser à ne rien faire quand on sort d’une période chargée
- C’est interdire l’accès à sa maison si quelqu’un est trop intrusif (passage à l’improviste quand nous avons besoin de repos ou d’être avec les nôtres)
- En tant que femme enceinte, c’est dire non aux conseils non demandés, aux récits d’accouchements qu’on n’a pas envie d’entendre, aux pseudo-bonnes intentions qui se révèlent des injonctions, c’est dire STOP quand quelqu’un veut toucher notre ventre sans nous en demander la permission
- C’est s’autoriser à s’éclipser lors d’un repas de famille trop long, trop conflictuel, tendu ou difficile à vivre
- En tant que thérapeute, c’est rappeler que nous ne sommes pas faiseur de miracle et que le client a sa responsabilité dans l’atteinte de son mieux-être
- C’est aussi savoir respecter sa fatigue et son énergie en bloquant son agenda, ses réseaux sociaux et son téléphone pour avoir du temps OFF et déconnecter
- C’est remettre en place les personnes qui ne respectent pas notre cadre de valeurs alors même qu’on l’a clairement exposé
- En tant qu’enfant ou ado, c’est oser parler à quelqu’un de ces personnes qui nous embêtent
- C’est savoir déléguer ou demander de l’aide quand on n’y arrive plus, quand on prend trop de choses en charge
- Quand on est en arrêt (maladie ou maternité), c’est s’autoriser à ne pas organiser les choses pour tout le monde sous prétexte qu’on a du temps et pas eux
- Quand on est malade, c’est s’autoriser à décliner les sorties et la vie sociale, pour se laisser le temps de récupérer
- Quand la structure où on travaille est défaillante, c’est s’autoriser à ne pas combler ses manques, même si cela met toute notre équipe, nos collègues dans la panade (typiquement, prendre en charge le travail de quelqu’un qui n’a pas été remplacé, se voir confier des missions ou responsabilités supplémentaires sans aucune contre-partie)
- En tant que thérapeute, c’est s’autoriser à “facturer” son temps, son expertise (car même si notre but est de diffuser le bien, on paie nos factures et nos impôts comme tout un chacun, sans forcément avoir les mêmes garanties ou filets de sécurité ! #vismaviedindependant)
- En tant que femme (mais aussi d’homme, eh oui !), c’est s’autoriser à ne pas avoir envie de séduire, d’avoir une vie sexuelle si le cœur et le corps n’y sont pas
- C’est s’autoriser à éloigner les personnes toxiques pour nous
- C’est s’autoriser à ne pas pouvoir être sur tous les fronts
- C’est s’autoriser à ne pas être parfait.e, à se tromper, à décevoir (rappel : on ne peut pas plaire à tout le monde)
Je pourrais je crois continuer cette liste à l’infini, tant je croise et ai croisé de cas où nous nous bafouons. Et comme nous avons plusieurs casquettes, nous pouvons nous bafouer de nombreuses fois ! Dans le pro, dans la sphère affective, amicale, parentale, etc.
Derrière la difficulté à poser des limites, il y a souvent la peur du regard, du jugement, la peur de ne plus être aimé.e et d’être rejeté.e ou abandonné.e.
Alors nous sommes prêt.es à nous plier en quatre, à en faire des tonnes pour être accepté.e, validé.e, aimé.e, quitte à ne plus nous apporter de douceur et d’amour. Et à sombrer dans un gouffre.
Je ne vous ferai pas la leçon du fameux “Il faut lâcher prise”, qui reste vraie, mais qui est parfois violente ou impossible à mettre en œuvre, tant ce mécanisme est en place chez nous depuis longtemps.
Je crois qu’une des solutions (à mon sens, aujourd’hui), c’est de s’autoriser un moment dans nos vies. Un temps pour nous. Un espace de douceur. Et de le faire grandir, petit à petit. Passer de 5 mn à 10 mn par semaine, puis 1h, puis un week-end, etc. Comme si on agrandissait le périmètre de notre NOUS, en laissant moins la porte ouverte à l’autre, moins la place pour qu’il grignote nos ressources (notre temps, notre disponibilité, notre écoute, notre serviabilité, nos compétences, etc.)
En somme, agrandir notre zone de DOUCEUR, pour fermer la porte petit à petit à ce qui nous affaiblit, nous atteint. Filtrer.
Suivant les cas, cela passera par une rupture franche, par un silence ponctuel, ou par un don de soi à 80 % au lieu de 150 %.
Jusqu’à réussir à trouver le juste équilibre.
Celui entre notre intériorité et notre sociabilité. Entre nous et l’autre. Entre nos besoins intimes et le partage.
Cela vous parle ? Vous vous êtes reconnu.e dans un ou plusieurs cas ?
Comme je l’ai vécu et le vis encore, les soins énergétiques et la kinésiologie peuvent vous aider à poser vos limites, à vous redonner de la valeur, de l’importance, de la douceur et à vous respecter.
N’hésitez pas à me partager en quoi ou dans quel domaine c’est difficile pour vous de poser des limites.
Et sachez que vous n’êtes pas seul.e. (oui, j’en suis ;-))
Emilie